On a franchi le Rubicon

Essuyer de méchants embruns sur l’Olympic Champion ; manger des pizzas à Savignagno-sul-Rubicone ; traverser l’Italie par l’autoroute ; voir la neige sur les cimes et ressentir le froid : ça y est, on rentre.
Sept semaines en goguette : un voyage et que reste-t-il ?
Le souvenir des yaourts grecs, la mémoire de l’eau turquoise et du sel sur les lèvres, les baklavas et les couronnes au sésame pour le petit déjeuner… Une discussion avec un moine au sujet de l’Europe, Aube dorée, les anarchistes, l’histoire, la guerre civile. Des loukoums, des sculptures, la féta « de tonneau », les olives de Kalamata, la cuisine au feu de bois pendant 48 jours sur la plage et des lessives à faire malgré le coup de pouce de Georges à Mistra.
L’envie de revenir pour les silhouettes, pour le dessin et les histoires sur les pots. Le souvenir de l’anglais baragouiné, la barbe ! Un carnet jaune A6, des dessins en Grèces, en Italie et quelques-uns en France, mardi, histoire de se bercer de l’illusion du voyage, encore.
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Banque “néo-mycénienne” à Nauplie dans cette éphémère capitale de la Grèce libérée.
Nauplie conserve le souvenir de deux mosquées ottomanes. L’une est devenu un cinéma à l’abandon, l’autre fut le premier parlement.
Tirinthe. Remparts cyclopéens (-1400 -1300), mégaron et portes dérobées de l’époque mycénienne.
Mycènes, mortier en pierre, 1400 – 1050 avant J.-C.
Musée de Mycènes. Conuli, dont j’ai trouvé un exemplaire en terre cuite sous les oliviers d’un tholos ruiné. Conuli, c’est-à-dire petit poids suspendu au bas d’une robe mycénienne il y a 3200 ans.
Trésor d’Atrée ou Tombeau d’Agamemnon. Tombe à coupole souterraine de l’âge du bronze, 1350 – 1250 av. J.-C. et la promiscuité admirative des touristes à l’étonnante familiarité.
À gauche, Mycènes. À droite, Helliniko, la pyramide encore.
Prodromou, un des monastères accrochés dans les gorges du Lousios en Arcadie avec une douzaine (?) de moines.
Prodromou: un moine nous offre du café, des loukoums et des biscuits sur des divans aux motifs bariolés. Sur les murs, le souvenir des moines photographiés en noir et blanc.
Italie du Nord, autoroute, 110 km/h, dessins à la volée. Il y a beaucoup d’animaux, mais tous sur les enseignes…
Après deux ans ici, le Covid et des milliers de kilomètres pour faire des musées ailleurs, je pénètre enfin, intimidé, surpris, dans un musée à Clermont-Ferrand.
Ivresse et concupiscence d’une Ariane fin XVIe d’après Goltzius. Clermont-Ferrand, Musée Roger-Quilliot.

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Quelle heure est-il samedi au large de Bari, lorsque je me réveille suspendu au plafond sur le pont du ferry après une nuit d’orage dans un hamac entre deux terres ?
« L’heure ? ! m’a-t-il dit, son visage mal rasé s’éclairant d’un grand sourire. Crénom, mon petit gars, c’est qu’on en a pas qu’une seule, d’heure. […] Je crois bien qu’ils ont tellement foutu le bordel là-dedans que plus personne sait comment mesurer le temps. […] Les problèmes avaient commencé, m’a-t-il expliqué, quand les autorités ont décrété que le district de Portland suivrait l’heure d’été tandis que le reste de l’État conserverait l’heure d’hiver : « C’est tous ces putains de fermiers, ils se sont ligués. Résultat, pas de changement d’heure dans tout le reste de l’État. je vois vraiment pas pourquoi les vaches seraient pas capables d’apprendre à se lever à une heure différente exactement comme les humains, pas vrai ? » Pendant le reste du trajet, j’ai aussi découvert que dans d’autres grandes villes – Salem, Eugene – la chambre de commerce avait décidé de suivre l’exemple de Portland parce que c’était mieux pour les affaires, mais qu’à la campagne ces pauvres cons de bouseux refusaient que les élus fassent si peu de cas de leur opinion et continuaient de fonctionner à l’heure d’hiver. C’est ainsi qu’à certains endroits, il n’y avait pas de changement d’heure officiel, mais on avait adopté ce qu’on appelait le temps comprimé, en vigueur uniquement les jours de la semaine. D’autres villes changeaient d’heure seulement pendant les périodes d’ouverture des magasins. « Enfin bref, le résultat c’est que plus personne dans tout ce putain d’État ne sait quelle heure il est. C’est pas la meilleure, ça ? »
Et quelquefois j’ai comme une grande idée, Ken Kesey, 1964, traduit de l’anglais (Etat-Unis) par Antoine Cazé, pp. 137-138. Edition Monsieur Toussaint Louverture, 2013, 2015.

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Merci à Yannick pour la « main à la pâte », quelques bonnes adresses archéo et sites de rêves pour la nuit!

Des enfers à Tenaro au jour du Non à Épidaure

-~●○□ Dix jours d’errance supplémentaires du point le plus austral de la Grèce continentale, le Cap Ténaro, jusqu’à Épidaure ce vingt-huit octobre, fête nationale en Grèce et commémoration du Non à Mussolini.

Entre temps Violaine a rejoint la petite troupe à Athènes, par avion, à une heure du matin. Mais, luxe du fourgon aménagé, le bivouac était à dix minutes des pistes, près de la petite coupole peinte d’une énième chapelle byzantine. Petit matin calme avant le marathon culturel athénien 😉

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Au large du Cap Ténaro, le balais matinal des navires, pétroliers, croisières. Petit sentier dans ces vallonements désolés au lever du soleil. |● Gythio, en remontant la côte orientale du Magne. Petit-déjeuner sur la place et joie des pâtisseries au soleil: les enfants sont aux anges. Sur le marché, une dame d’origine française, mariée à un marin grec et vivant en Australie, me prend sous son aile, traduit pour moi et surveille toute la transaction. Tomates, grenades, oranges…

Mistra: éphémère château Franc échangé peu après 1249 par Guillaume II de Villehardouin contre sa libération. Visite au pas de course dans l’ombre de cet iceberg immense détaché de la montagne par un tremblement de terre. |● Le lendemain, belle rencontre avec Georges, français expatrié qui nous invite à boire un ouzo sous sa treille pendant que tourne la machine laver. On se régale à midi de feuilles de vignes servies chaudes avec une sauce au citron.

Kiveri, 20 octobre à l’aurore.

Elliniko, les ruines d’une pyramide étrange échouée avant Argos… tour, tombe, moulin…?

À gauche, un dessin sur une « dent de baleine », déjà dans Athènes, au musée d’art contemporain. L’objet est à Rottherdam dans la collection du prince Hendrik. ●| À droite, le Cap Sounion, pointe extrême de l’Athique. Très beau temple de Poséidon relevé sur le promontoire au-dessus des flots bleus. Mais le spectacle est ailleurs. Dans les poses et mimiques invraisemblables des touristes se pliant à l’exercice ubuesque du selfie.

Athènes, musée de l’acropole. L’empereur Caracalla fait assassiner sa femme Fluvia Plautilla, les statues pleurent leurs yeux en métal perdus.

Stoa, Athènes. Chambres noires et fragments de ces corps sculptés tronçonnés.

À Athènes, il y a des tortues dans les ruines.

Musée archéologique. La proximité évidente entre le théâtre d’ombre, les silhouettes ajourées et le décor peint et incisé des poteries à figures noires. Avec Dibutade, fille de potier, comme tesson manquant. |● À droite: les grandes amphores (grecques? romaines?) de cet entrepôt sous la mer dans l’antique port de Épidauros.

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Les rencontres… avec Vassilis à Càmpos avant ce repas à la taverne du coin; avec Vincent, Sabine & Bruno au milieu de la rue que nous obstruions; avec Georges qui a rempli nos poches d’olives et de raisin; avec les anarcho-voyageurs de la Colline des Muses; avec deux athéniens sur les gradins du théâtre, sympathiques; avec les boulangères où j’avais pris pour habitude d’acheter pains et couronnes à Athènes et les retrouvailles avec les copains partis dans les îles d’Argolide… hors-champ, dans les marges, angles morts du voyage et pourtant si importants.

Ruines, chacals, loukoums & culs-de-fours

Gazette entre deux pointes Sud, d’un doigt  du Péloponèse à l’autre, de Methóni à Vathia — cet aride village spectral hérissé des tours dans le Magne.

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Methóni, la ville fortifiée ottomane et la citadelle vénitienne isolée dans la mer comme une perle à l’extrême Sud de la péninsule.
Entre les remparts, au-dessus de la mer, le corps expéditionnaire français a mené une action hygiéniste au XIXe siècle en détruisant la vieille ville ottomane. Subsistent quelques lions en bas-reliefs, stigmates des occupations vénitiennes ; le souvenir des rues et quelques bâtiments à la géométrie énigmatiques.
Koróni, le second œuil de Venise à la pointe Est de la Messénie et son couvent perché au sein d’un jardin d’éden.
En bas, sur le port, les ridules à la surface du plastique des menus pour touristes.
Messène, quelques têtes de dieux retrouvées dans les fouilles de la ville antique rebâtie après les multiples guerres contre Sparte.
Et cet empereur romain à la tête trop petite retaillé dans le marbre d’une sculpture féminine hellénistique.
Un temple romain parmi l’immense puzzle de colonnes et vestiges de l’antique citée de Messène.

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Ici, on quitte la Messénie et, par Kalamata, on pénétre dans le Magne, cette autre doigt du Péloponèse plus montagneux, plus austère et aride.

Kastania, au bord de la route, la première de ces innombrables petites chapelles byzantines à la géométrie élémentaire.
Parmi les oliviers, perdu à 600 mètres au-dessus de la mer, ce bel ange de 1194  dans la chapelle Ai Stratigos.

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Ce que je n’ai pas dessiné : ○le dôme sous-terrain d’une tombe « à tholos » mycénienne et les ruines trimillénaires du palais de Nestor ; ○les amibes (?) et les poissons frôlés sous la surface à Kardamyli ; ○le repas, le soir après la pluie, généreux dans la modeste taberna de Saïdona ; ○les loukoums offerts par une none à Koróni quand Iris croquait une icône du monastère ; ○l’étrange hululement des chacals dorés au clair de lune quand nous avons dormi à l’ombre des tours de l’antique Messène.

Aurore aux doigts de rose

Au terme de ces dix premiers jours en Grèce, de Patra à Pilos, le long de la côte ionienne, je trouve enfin, aux aurores, le temps de publier quelques traits du plaisir retrouvé de dessiner.

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Au réveil, après une nuit sur le pont -calés entre deux tables avec Ulysse à côté de Anatole et Iris qui ont tendu leur hamac– le ferry croise les premières îles grecques.
Olympie, les ruines sous les pins.
Le soleil se couche & la pointe des îles de Zante ou de Céphalonie émerge des nuages à l’horizon.
Au musée des techniques grecques antiques, une foule de dispositifs mécaniques inventés notamment par Archimède pour mesurer le temps, démultiplier les forces, étonner… chèvres, clepsydres, calendriers, fontaines, orgues, verres-syphons…
Posée au bord du lac les vestiges d’un futur pont échoué au milieu des bois. Mardi Kaïapas, avant lea baignade dans les eaux sulfureuses à côté des tortues d’eau.
Un arbre, après les oliveraies, face à l’argile rouge de la cascade asséchée.
Proche de Pilos, montée au château de la période byzantine de paléokastro, le vieux château qui protégeait la baie de Navarin, avant la construction de la citadelle ottomane, en face, sur l’autre côté.
Voïdokoila, la plage champignon, ancien port du roi Nestor, compagnon de Agamemnon, Achille ou Ulysse lors de la guerre de Troie.

Altitudes

Deux fois quatre jours où tout s’effrite, sur les crêtes frontalières entre France et Italie, autour du col de Sautron et du Brec de Chambeyron.

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Vestiges de la ligne Maginot enkystés comme des poulpes d’acier dans l’alpage au-dessus de Fouillouse, à Plate Lombarde.
Les 3067 m. de roche verticale de la Meyna comme des doigts dressés derrière le col du vallonnet, lors des premiers 4 jours avec mon grand fils de 12 ans.

La roche striée comme une grande marqueterie fracassée du Brec de Chambeyron (3389 m.) en montant vers le lac des neuf-couleurs et le col de la Gypière.
Magique levé du soleil après la nuit au bivacco Sartore; le val Maira est sous les nuages. Stefano, photographe italien des hautes cimes a passé cette nuit avec nous sous la toiture aigüe de cet abri italien, sous le col de Sautron, côté italien.
Bivacco Sartore, petite cabane d’altitude douillette et pointue côté italien.
Le grondement sourd du tonnerre réverbèré par les parois abruptes de l’austère vallon rocailleux qui mène à la Forcelina. Grésil et neige plaquent le versant italien.
La descente retour –très abrupte, instable et équipée de chaînes– depuis les 2800 m. de la Forcelina (il est trop tard pour espérer relier le bivacco Barenghi après l’orage et avant la nuit).
Toujours cette main dressée de la Meyna plantée comme un décor de théâtre derrière le col du Vallonnet et la Tête de Plate Lombarde.
Et, sur la droite, le col frontalier nommé de Stropia en France et di Nubiera en Italie.
Retour par Saint-Ours et les cloches cuirassées du bunker de la ligne Maginot.

Des trompes de la renommée au pavillon du gramophone

De Anduze à l’Auberson, récit sans assiduité d’une traversée diagonale, en forme de cornet acoustique…

Une girouette de la renommée après l’orage battant. C’était à Anduze, un 17 janvier.

Berger et trachéotomie sur les chapiteaux romans de la basilique saint-Julien de Brioude | 6 février.

Brioude, chapiteau historié | 6 février.
Élongation égyptomaniaque dans un angle mort du modernisme corbuséen, à l’Arbresle | 9 février.
À l’aube, dans le voisinage de la Tourette corbuséenne, un lumineux péristyle toscano-métallique | 9 février.Dans l’âtre, un monstre de braise | février 2020.
Musée Baud à l’Auberson. Belle collection suisse de boîtes à musique, orgues de foire et autres oiseaux mécaniques qui jouent, tambourinent et exultent à travers leurs cartes perforées | 16 février.

Mas du Bost

Une semaine dans le Puy de Dôme dans la grande maison que Alice, Adrien, Violette, Félix et Marius nous prêtent en décembre le temps de leur voyage. C’est à côté de Saint-Jean-des-Ollières, près du chaos basaltique du Courdeloup.
Perspective xylogravure et recherche d’efficacité… Mission Paume de pain!

Quelle grande image pour le vaste mur de 1,5 mètre par 2,30 mètres de la boulangerie de mon frère Sylvain qui s’agrandit sur la Croix-Rousse ?


Pourquoi les lactobacillus plantarum, amylases,phytases et autres héros microscopiques du levain ne ressemblaient pas à ça, à de petits modules lunaires doués d’instruments?
Perspective d’hybridation entre l’hypothèse « marionnette articulée » et les tests déjà anciens de gravure polychrome sur bois modulaires.

Paume de pain-Guignol-Jacno

Deuxième semaine à Lyon sur la Croix-Rousse entre poussière du chantier, enchaînements fluides des gestes matinaux au fournil et petite visite aux marionnettes du Musée Gadagne.


Brosser pour enlever la farine avant de « donner les tours » à la pâte.

Donner des tours à la pâte permet d’étirer le réseau de gluten, c’est-à-dire la charpente alvéolée du pain.

Former d’un petit mouvement circulaire les boules régulières des méteils.


Façonner les brioches tressées.

La petite tornade de la farine qui descend en spirale pour fleurer les pâtons avant enfournement.

La grigne consiste en un coup de lame, il permet de diriger la sortie des gaz de cuisson et revêt aussi un aspect esthétique.

Nathan la pelle à défourner entre les mains.

Méteil au fournil et esquisses du logo Gauloise de Jacno au Musée de l’imprimerie et de la Communication graphique.

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Idées de marionnettes méteil en Golem composé d’une juxtaposition de boules de pâte.


Musée Gadagne, Guignol, Casse-Noisettes et compagnie.

Paume de pain J+7

Depuis une semaine, je suis à Lyon dans la fournil de mon frère Sylvain qui fait du pain au levain naturel sur la Croix-Rousse. Je me lève à cinq heures pour bien comprendre « comment ça marche, le levain ». C’est une sorte de cheptel microscopique à qui il faut donner à manger tous les jours et qu’on n’achète PAS dans des sachets. Un peu comme les abeilles il fait des alvéoles, mais dans la pâte à pain…
Le Méteil (moitié seigle, moitié blé), une sorte de croisement entre bibendum et le Golem…
Queues de cochon…
Les deux mains mécaniques du délicat pétrin suisse…



Une proportion d’eau plus importante dans la pâte permet de favoriser les ferments lactiques, au détriment des acides acétiques; ainsi le pain sera moins acide (;-)
Fleurer les bannetons, tresser les brioches, mettre les méteils dans les bannetons…
Alexandre, qui travaille avec Sylvain, Jeorges, Nathan et Noémie (qui fait la vente, à partir de 16h).


Marionnettes et idées de marionnettes…





Concert à Grrrd Zéro: gros bruit dans ce hangar et ancien squat avec les mimiques du Singe Blanc, à Bron, dans la nuit tout au bout du métro A.

Monts de Lacaune


Stephane et Anne-Lise s’occupaient d’un couple de personnes atteintes par alzheimer, dans un hameau perdu près de Lacaune. Il occupent encore pour quelques mois la maison mise à leur disposition par les neveux du couple disparu.



Il a plu cette semaine dans les Monts de Lacaune. Le chat, noir comme charbon, toute la semaine, a dormi près de l’âtre qui ronronne.
Anatole lit le soir près du poêle.



Vraisemblablement, des chanterelles. À tubes, peut-être… en tout cas on les a mangées (elles venaient du Causse noir, près de Saint-Jean-des-Balmes).

Eysus? Adieux Linky

Lundi, derniers dessins des animaux chez Anne et Frédéric avant le départ vers Oloron-Sainte-Marie.

Brebis béarnaise qui vient ce matin d’agneler: les premiers triplés de la saison .



La basse-cour autour de Trump, le beau coq baptisé par les enfants.

Le soir, Jacques fait passer sa petite souris blanche et noir d’une main à l’autre.



Arrivée mercredi à Eyssus, non loin de Oloron, la ville qui sent le chocolat Lindt quant il va pleuvoir. Petite maison en paille sur deux étages construite autour d’un pilier centrale, sur le principe de la yourte.

Pas d’électricité pendant tout le séjour: le linky permet fort opportunément de couper le courant à distance sans préavis. Ambiance Halloween et soirées aux chandelles!

Ancienne usine d’espadrilles à Arette. Lieu de stockage, salle de danse, bureaux partagés… Les antiques et massives machines à coudre en fonte sont toujours là.

Les caisses d’une exposition de Haroun Tazieff sur les séismes et les volcans. Oubliée là dans l’espoir d’un nouveau tour du monde…

Retour, chez Anne pour un bref passage.
On regarde le second épisode des Gardiens de la Galaxie. Quel ramassis de punks; quelle fantastique collection de crêtes et de couleurs!

Jusqu’à Préchacq-Navarrenx

Après la rencontre de la Taillade, nous avons du mal à nous quitter avec Delphine, Yann et Ève. Après un fol enchaînement d’épervier-chasseur; mister-it; loup-famille et chat-perché dans les chênes nous levons le camp, de concert, à la nuit. Destination: la chapelle Saint-Sabin.

Delphine joue de la flûte dans la nef sans voûte, ouverte sur le ciel et la pluie tandis que je dessine cet étrange couple enlacé, amputé.


En face, autre chapiteau: ange & archer. Villefranche-du-Queyran, toujours la chapelle Saint-Sabin.


Gravures et marques de tâcherons, sur les pierre de l’église du XIIe.

Vianne, bastide fortifiée; plan en damier et église romane du XIIe. Chasse au trésor grandeur nature jusqu’à la salle du trésor qui déborde d’éclairs, religieuses et suisses.

Les églises romanes: salons de l’édition contemporaine, fanzine, imagerie populaire disponibles aux détours des chemins, à la bonne franquette. Bizarres narrations tordues; petites histoires du bien et du mal, de peurs, monstres et désirs.

Berceau et cul-de-four.

Trump, le coq-président-des-États-unis nous accueille chez Anne et Frédéric, à la ferme dans le Béarn. Quatre jours parmi les ânes, kakis, brebis, coings, lépiote élevée, montbeliardes… Les enfants, Yann, Malek, Anatole, Iris, Jacques, Mattis et Ulysse sautent dans les cabosses de cacao.

Lundi 28, Yann.

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Erratum: Ulysse, lui, ne saute pas dans les cabosses, c’est trop haut…

Rencontre non-sco* à la Taillade

De beaux Mercos aménagés.

Des parents, des donuts et inversement.

Des enfants avec des boucles d’oreilles, des cheveux verts ou des vélos.

Des réunions, des discussions dans la grande yourte.

Une perspective d’effondrement global.

Des gens qui font de leur mieux.

Un Kamishibaï* sous les Chênes.

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* Non-sco pour non-scolarisés. C’est permis et on peut trouver de l’information par .
* Un kamishibaï est un mot d’origine japonaise employé pour qualifier un petit théâtre portatif. Le texte de l’image exposée à l’avant figure au recto de la dernière image dans la pile.

Monts de Lacaune > Moissac > Casteljaloux

Ce lundi nous quittons les rives du Lac de Saint-Féréol, près de Revel, direction Casteljaloux, pour une rencontre d’enfants et de parents non-sco*.Détour par les Monts de Lacaune où Anne-Lise et Stéphane nous accueillent avec leurs deux enfants dans un petit hameau en bout de route groupé autour de deux fontaines.
Une autre famille de voyageurs est là, en caravane. Stéfan connaît bien les cèpes (de Bordeau; du châtaignier –à ne pas confondre avec le faux-cèpe, qui bleuit très rapidement et serait tout juste mangeable). La cuisson a ses secrets… mais pantagruéliques omelettes!Après Concots (Lot) et la visite de l’imprimerie Trace, intimement liée à Superloto éditions (plomb, fanzines, BD, vinyles…), repas au soleil couchant sous les ailes du moulin de Boisse.Nuit à Moissac, au bord du canal; journée à l’abbatiale. Tympan roman de l’apocalypse de saint Jean et sculpture légendée des chapiteaux du cloître.
Dans le narthex, belle figure double d’un ours mâle et femelle.Daniel (c’est écrit dessus) victorieux des terribles lions qui (ne) veulent (pas le moins du monde) le manger.
ôôoooooooooooooTout ce bestiaire de monstres ingurgitant, vomissant, montrant les dents et tirant la langue. La queue d’un griffon devient la langue fourchue d’un monstre accroupi.
Il y avait aussi un scriptorium où les moines copiaient et enluminaient des manuscrits.Samedi, arrivée à la Taillade, près de Casteljaloux. Dessin de Auguste, 6 ans.


L’après-midi, Ulysse achève de graver son Matoufeu en vue d’une prochaine impression sur t-shirt ou papier…

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* Non-sco: enfants et parents qui font le choix de ne pas aller à l’école, en conformité avec la loi française qui permet à chacun-e d’instruire librement son enfant.

Au-dessus des nuages

5 jours dans les Pyrénées entre l’étang de Lers et Salau.
De station de ski en cabane pastorale.
Du dortoir du refuge occupé côté espagnol par 12 pompiers andorains jusqu’à l’invité surprise et nocturne du vendredi soir.

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Soleil après la pluie. Petit lac de la Piède sous le lac de Réglisse et la cabane de Turguilla.
Aurore aux doigts de rose, parois anruptes autour du lac, depart tôt du refuge espagnol du Certascan.
Magnifique miroir d’eau constellé de pierres noires sous le squelette d’un vieux pin.
Enfin, au dessus du verrou rocheux, à 2300 mètres: le container métallique du refuge Enric Pujol. Balcon imprenable au dessus de la brume, tout confort et amarré par des câbles sous le sommet double du Mont Roig.
Le refuge apparemment désert abrite un locataire nocturne qui me contraint à me relever pour suspendre nourriture, sac et chaussures au plafond…

samedi 5 octobre. Immense avec ces 3 mètres d’envergure, planant au dessus de ma tête dans les vents ascendants: un gypaète au col sous le Mont Roich de France.
Dimanche, à Revel, Gabriel travaille en histoire-fiction sur le commerce triangulaire: portrait du petit mousse embarqué, sans le savoir, au XVIIIe siècle, sur un négrier en route pour Gorée.

Deux maelströms, un podoscaphe, cent kitesurfs


Vézelay, les chapiteaux romans. Dessiner « à travers » les jumelles… chapiteau-carnet, aller-retour et recommencer.
Ici, hier, les mêmes monstres pululaient que dans un sanctuaire bouddhiste.

Drôles de kebabs du moyen-âge pour cette représentation des vents.

Le tympan est en cours de restauration: on peut monter sur les échafaudages pour voir le Christ de près. Visage très noir, stigmate de polychromie, peut-être.

Vézelay: les deux spirales inverses dans les plis de la tunique de Jésus.

Île de l’Aber, fort Vauban remanié au XIXe. La volée des escaliers ouverts béants sur le ciel.

En 1865 Gustave Courbet peignait une jeune femme glissant sur l’eau en podoscaphe. Ce jour, sur la plage immense de l’Aber, les kitesurfeurs s’allongent pareillement sur l’onde.




Plage, vent, rouleaux: l’Aber en Baie de Douarnenez.

Donatien Mary et Sophie Duterte dans Le premier bal d’Emma. Tampons, pochoirs et bande dessinée. Très beau!

Vimbouches et autour

Vipérine
Couleuvre-vipérine dans l’eau qui file entre les jambes de Jacques à Saint-Hilaire-de-Lavit.
Âne-cadeau
L’âne Cadeau en balade avec nous de Saint-Etienne-vallée-française à Saint-Jean-du-Gard.
Assis-sur-le-sable
Assis-sur-le-sable-2
Assis sur le sable à la baignade.
Grimpeurs-Miallet-2
Grimpeurs-Miallet
Grimpeur, Mialet.
Iris-profil
Iris ne bouge pas pour que je la dessine, mais bouge quand même.
Trou-passerelle-2
Le trou d’eau après la passerelle avant les Espérelles.
Vimbouches
Les maisons de Vimbouches sur la crête.
Lierre

Lierre mort sur châtaignier mort dans le sous-bois.