Tout ce que je ne dessine pas: les tapas dans un troquet de Barcelone, la discussion en français sur les indépendantistes catalan dans un musée d’ethnologie, Jesus ivre qui tangue la nuit sur son baldaquin, les rotondes immenses des glacières creusées dans le roc, l’essor européen du papier chinois depuis Xàtiba l’arabe. Ce matin au bord de la lagune, deux écureuils cabriolent, tandis qu’une grand-mère bruyante tente de les attirer avec une poignée de grains.
Barcelone, Parc Güell, 6 avril 2019. Les palmiers rocailles et composites de Gaudí canalisent les touristes.
À l’horizon, le parc d’attractions du Tibidabo.
Depuis que nous sommes en Catalogne: rubans jaunes, drapeaux aux balcons et slogans sur les murs en faveur des « prisonniers politiques ».
Sur la veste de la police, au sol sur les pavés, dans l’urbanisme orthogonal des rues: Barcelone aime le motif en damier.
Sept avril 2019. Les petits dessins à la plume fine ou au Rotring de Lino Bo Bardi (fondation Miró). Le dragon cracheur d’éclairs pour une parade de géants de Domenec Umbert (musée d’ethnologie).
Huit avril, sculptures expressionistes et cubisantes de Subirachs. Sagrada Família: bain de foule, tour de Babel et aéroport. Mausolée à la gloire de Gaudí qui y est enterré et aussi, oui, une belle forêt.
Barcelone, 9 avril, exposition August Sander à la Virreina. Portrait-kaléidoscope de l’Allemagne de l’entre-deux-guerres. Le visage « tatoué » de la peintre Marta Hegemann en 1925.
Le visage balafré de ce membre d’une Fraternité étudiante. August Sander, 1925.
Un soldat de la Wehrmacht rasé de près, le regard pur. August Sander, 1940.
Le mépris sans ciller d’un capitaine SS. August Sander, 1937.
Les arènes de Xàtiva, 12 avril.
Xàtiva (prononcer Chatiba), 12 avril 2019. Les traces de l’occupation arabe dans ce château aux multiples aljubs (citernes) grottes, glacière et à l’immense muraille étirée sur la falaise.